New York, Saint Petersbourg, Versailles....

«Vidi Buggea che v’é di gran loda »
(j’ai vu Béjaïa que tout le monde loue)

                            Fazio Degli Uberti (1305 – 1367)
                            Auteur du célèbre Dittamendo 

New York, Saint Petersbourg, Versailles, Bruxelles, Alger, Béjaïa, Moscou, Paris, Baltimore, Luxembourg,… La ville de Béjaïa, immortalisée dans sa marche vers sa destinée par d’innombrables artistes (célèbres ou anonymes), a été exportée dans les plus grands musées du Monde (Métropolitan Museum, l’Hermitage, Musée du Palais, Musée National,…). Cette cité, qualifiée par l’Archiduc d’Autriche, Louis Salvador de Habsbourg, de “Perle de l’Afrique du Nord”, a été de tout temps une source d’inspiration pour de nombreux hommes de lettres et artistes peintres réputés. Lumières, couleurs, paysages,… L’écrivain Guy de Maupassant évoque “ce merveilleux golfe de Bougie”, alors que l’ancien président portugais Texeira Gomès retient “l’enchantement de la mer” de cette “sorte de Sintra au bord de l’eau” 

Anniversaire

 Pour marquer le Dixième anniversaire de la fondation de l’Association GEHIMAB Béjaïa, nous vous invitons à un fantastique voyage sur la trace des hommes qui, a travers les âges, ont été subjugués par notre ville et sa région. Près d’une centaine d’œuvres des XII-ème – mi-XX-ème siècles (cartes, dessins, gravures, estampes, lithographies, peintures,…), localisées à travers le monde (Algérie, France, Espagne, Portugal, Italie, Luxembourg, Maroc, Belgique, Etats Unis, Turquie,…) sont pour la première fois présentées au public, à travers trois plaquettes, connues désormais sous l’appellation de “ la trilogie”

Marseille, Folco ....

Presque au même coucher et au même levée du soleil, se trouve Buggea et la ville où je naquis”. Quelle plus précise référence pouvait trouver le troubadour de Marseille Folco pour situer sa patrie au célèbre poète italien du XIII – ème siècle, Dante Aligheri? (In Neuvième chant du Paradis, vers 91 – 93). En effet, depuis les temps anciens, les “voyageurs de toutes les contrées” ont fait de Béjaïa et sa région “un passage obligé”. Comment pouvait-il en être autrement? N’était – elle pas, comme lesoulignait déjà au XII-ème siècle, al-Idrissi, célèbre géographe du roi normand Roger II de Sicile, “en relation avec l’Afrique Occidentale, avec l’Orient et le Sahara?”. Même s’il n’existe que très peu de représentations de Béjaïa à l’époque médiévale, les descriptions des ulémas et les récits de voyages peuvent être soumis à un travail de critique et de recoupement et servir à la production d’œuvres de reconstitution. C’est par exemple le cas pour la carte de Béjaïa à l’époque Hammadite. C’est également le cas pour le Palais de l’étoile (description du poète sicilien Ibn Hamdis), pour la Grande Mosquée (description du voyageur Marocain al-Abdari)Puis, dès la première moitié du XIX-ème siècle, l’art est parfois mis au service de la colonisation. Ainsi, au sein de la Commission d’exploration de l’Algérie, le Capitaine Delamare, polytechnicien, n’avait qu’une seule affectation: dessin. C’est la tentative de reconstitution de la ville à l’époque Almohade (Port, Beit al Hikma, Dar es Senaa, Bir es Slam,…) pour les besoins de la pièce de théâtre pour enfant « Léonardo à Bougie », qui est a l’origine de ce colossal travail d’investigation, d’abord dans les sources Maghrébines et Andalouses, Italiennes et Espagnoles, Turques et Françaises,… Puis à travers les Musées et les Bibliothèques, les Galeries et les Centres de Documentations de la planète.

Restitution de l'état de Bougie et son abri avant 1830. Gravure par Matharel (20 Novembre 1841)

Estampe du 
XVIII-ème siècle

Fort Abdelkader- vue de Sidi Yahia. Tableau de Huguet en 1890(détail)

Bougie en 1899. Extrait du livre de Habsbourg "Bougie, die Perle Nord Africas", Prague 1899