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PERIODE VANDALE ET BYZANTINE

Les sources bibliographiques et épigraphiques sont muettes sur ce qui est advenu de Saldae au moment et après l’invasion vandale. On pense que ses catholiques furent persécutés par les Vandales ariens (une secte chrétienne). On connaît toutefois un évêque catholique, Paschasius en 484.  Ces sources sont également muettes sur la conquête byzantine (533 – 698) et sur l’arrivée des musulmans.

PERIODE MEDIEVALE
(Hammadite, Almohade, Hafside)

La carte mondiale d'el Idrissi,
(Epoque Hammadite)

El idrissi (1099-1166) célèbre géographe
du Roi Normand Roger II de Sicile, à décrit
les plantes "utiles en médecines" du Gouraya
ainsi que les voies de communication
du royaume Hammadite

Vers le milieu du XIe siècle, la carte politique du Maghreb est bouleversée. Le royaume berbère des Hammadites, en conflit avec les Almoravides à l’Ouest et avec les Zirides à l’Est, transfère sa capitale de la Qal`a des Béni Hammad (près de M’sila) vers Bgayet. L’antique Saldae inaugure ainsi son rôle historique et deviendra l’une des villes les plus prospères du Maghreb.

En 1136, elle repoussa une expédition de la flotte génoise, mais fût prise par les Almohades en 1152. Elle redevint une place commerciale, scientifique et culturelle prospère sous les Hafsides (1230 - 1509). Cette période médiévale représente l’âge d’or de la ville, notamment grâce à l’impulsion du prince Hammadite al-Nasir.

Tour à tour capitale d’un état indépendant, puis chef lieu de province d’un empire, la configuration de la population (qui selon le voyageur Léon l’africain s’éleva à plusieurs dizaines de milliers d’habitants) était très significative. Cette population était constituée en majorité de Kabyles et d’Andalous. Il y avait aussi une importante communauté espagnole (al-Jama`a al-Andalusiya) cohérente et dirigée par un Cheikh. Enfin il y avait un fort groupement de juifs, ainsi qu’une colonie chrétienne. La présence de cette dernière est attestée par la fameuse lettre du pape Grégoire VII au souverain al-Nasir en 1076. Selon Mas latrie qui a publié ce document d’archive, « jamais pontife romain n’a aussi affectueusement marqué sa sympathie à un prince musulman ».

Par la suite, les relations officielles et commerciales avec les républiques chrétiennes de Gênes, Pise, Venise, Marseille, Catalogne et enfin Majorque sont caractérisées par la signature de traités de commerce, de paix, traités sur les biens des naufragés,....


Les Hammadites jouent un role maritime en méditerranée (ci-dessus, attaque des Génois en 1136)

Minaret à la Qal'a des Banu Hammad
(coquille stuquée des niches)

L’importance de ce commerce est illustré par la présence dans la ville de Foundouks et de consulats de ces républiques chrétiennes: achat de marchandises maghrébines et sahariennes, de produit de l’artisanat local, notamment les « petites chandelles » de Bougie. En effet, selon le géographe al-Idrissi: «Les marchands de cette ville sont en relation avec ceux de l’Afrique occidentale ainsi qu’avec ceux du Sahara et de l’Orient ». «Les vaisseaux qui naviguent vers elle» passaient par l’arceau de Bab al-Bahr (la porte de la mer) et faisaient réparer leurs avaries sur les chantiers de Dar es Senaa.

Contemporain d’Abd ar-Rahman al-Waglisi, Ibn Khaldun a été l’élève d’Ahmed Ben Ibn Idris à Béjaia (probablement vers  1352). Il y est revenu en 1365 – 1366  pour y  exercer les fonctions de Hadjeb – premier ministre et pour y enseigner à la Mosquée d’al-Qasaba (ci-dessus le Mirhab)

 Le rôle joué par Bougie dans la transmission du savoir au Moyen âge est confirmé par les séjours plus ou moins longs de personnalités scientifiques et littéraires prestigieuses, versées dans tous les domaines de la connaissance : le Poète sicilien Ibn Hamdis, le métaphysicien andalou Ibn Arabi, le mathématicien italien Leonardo Fibonacci, le philosophe catalan Raymond Lulle, l’historien « tunisien » Ibn Khaldun,.... Il en est de même pour les personnalités religieuses (Sidi-Bou-Medienne, Sidi Bou Sa`id, al-Sabti, ath-Tha`aliby,..) et les voyageurs (al-Idrissi, al-Abdari, Ibn Battuta, Léon l’africain,......). Rappelons enfin que le Mahdi Almohade Ibn Tumert y déploya son activité réformatrice, notamment par sa prédication en langue berbère. Cest à Mellala, un petit village près de la ville qu’il rencontra le célèbre Abd al-Moumen (qui lui succédera à la tête de l’empire almohade), lui enseigna sa doctrine unitaire et lui présenta son plan de « fondation » de l’Empire Almohade.

 

Un élève de Bougie
Léonardo Fibonacci
(1170-1240)

Traité de paix et de
 commerce signé avec Pise,
le 15  novembre 1186

C’est à partir de Béjaia que
 les chiffres arabes ont été popularisés en Europe

 

L'OCCUPATION ESPAGNOLE


Le milieu du XIVe siècle fût marqué par la recrudescence de la « course ». Selon Ibn Khaldoun, les Bougiotes ne tardèrent pas à se signaler parmi les corsaires les plus redoutés des marins chrétiens. Voulant établir des comptoirs de type colonial sur la côte Algérienne, l’Espagne envoya Pedro Navaro pour s’emparer de la place en 1510. Les fortifications seront renforcées, mais la ville est saccagée et en particulier les palais hammadites, qui subsistaient encore, seront détruits.

Prise de Buogie par les Espagnols(1509)
D'après une gravure de Vermeyen exécutée en 1551



El puerto de Bugia y su costa
Kitab-i Bahriye de PiriReis
(Début XVI-ème siècle)

Attaqués en 1513 par Aroudj, les Espagnols résistèrent et se maintiennent dans la place jusqu’en 1555. La garnison espagnole était continuellement bloquée par les autochtones, malgré la visite de l’empereur Charles Quint en 1541. La ville réduite vivotait. En 1555, Salah Rais assiégea la ville et obligea le gouverneur Espagnol Don Alphonso de Peralta à capituler.




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